« Fuego ou Zone… ? Le Maroc m’a tellement inspiré qu’on a clippé les 2 ». C’est avec ces mots que Tortoz a signé son retour, du moins à l’image, ce mercredi 16 octobre. Et la formule est pour le moins inédite puisque c’est un double clip qu’il nous sert sur un plateau, mis en image par le réalisateur Le Donjon et Owen Still en qualité de co-réalisateur.
Ce nouveau clip nous emmène au Maroc, plus particulièrement à Casablanca ainsi que dans des paysages plus isolés. Les voyages ont toujours accompagnés les films de Tortoz, et c’est encore le cas ici. Le clip est alors divisé en deux parties : la première étant dédiée au morceau « Zone » en collaboration avec deux des plus importants artistes de la scène marocaine, Shobee et Madd.
Entre scènes de vie et poses pleines de charisme sur les toits de la ville ou dans des paysages exotiques, le clip invite à la découverte. Les plans sont séquencés de plusieurs manières : parfois très dynamique, parfois assez lente, le mix des deux donne un visuel très réussi et colle parfaitement à l’ambiance du morceau.
Shobee et Madd nous délivre à tour de rôle des couplets très kickés tandis que Tortoz propose un refrain chanté « catchy », qui démontre sa capacité à façonner des mélodies qui retiennent l’attention de l’auditeur. Et une nouvelle fois, le MC casse les frontières musicales, n’hésitant pas à s’essayer à de nouveaux genres musicaux et à inviter des artistes étrangers qui donnent une fraîcheur particulière à ses morceaux.
La deuxième partie du clip met en image le morceau « Fuego », sûrement le plus introspectif de la carrière du rappeur grenoblois.
C’est avec un regard et des idées noires que l’on retrouve Tortoz. Une histoire de cœur qui tourne mal le met littéralement hors de lui. Au départ on peut ressentir une sorte de vide, puis des séquences à moto dans un décor désertique montre une certaine détermination de sa part. On sent un Tortoz peiné, avec la rage, au bord des larmes. Le clip fait d’ailleurs ressortir un mal intérieur, notamment causé par cette rupture, qui ronge le rappeur et qu’il semble vouloir brûler définitivement.
Cette outro, aux sujets très poignants et sincères, nous donne un aperçu de ce qu’est Tortoz en tant que personne, avec des images fortes notamment lorsqu’il évoque les relations qu’il entretient avec ses proches, ou son métier de rappeur, entre autres.
Papy est parti, j’ai ma mère à assurer… Elle m’regarde dans les yeux, elle y voit la terre brûler
Mais plus y a d’gens qui m’aiment, plus je m’isole… J’porte mon succès comme une camisole… Quand j’en parle à mes proches, ils en rigolent. Donc j’m’emprisonne…
Tous ces thèmes sont abordés sans aucun tabou sur une instrumentale signée Mikuda, Adedola et Marty de Lutece. Piano, guitare, violons, cuivres et voix s’entremêlent pour donner au morceau un effet de profondeur impressionnant. Tortoz nous plonge dans une ambiance très sombre et mélancolique, ce qui lui permet de dévoiler son intime. Cette nouvelle façon de se mettre à nu sur des productions plus organique est une réelle évolution dans la carrière musicale du rappeur.