Floky est discret et sombre, à l’image de son morceau « Noir » sorti ce vendredi 15 mai. Dans son identité visuelle, le rappeur se dévoile peu : on ne voit jamais son visage, il ne se montre pas dans ses clips… Derrière ce personnage mystérieux, se cache un jeune homme de 24 ans, plein d’ambitions pour la suite de son parcours.
S’il est attiré très tôt par la musique, Floky démarre d’abord comme beatmaker. Seul face à son ordinateur, le jeune artiste, originaire du 92, passe ses journées à produire des instrus de son côté. Un jour, il se laisse emporter par la mélodie et commence à rapper sur ses créations. Floky est né.
Ses premiers morceaux stagnent un certain temps dans son disque dur. Lui, qui n’avait pas pour projet d’être au devant de la scène, décide néanmoins de publier ses sons pour ses proches et ses amis : « C’est bien de faire de la musique pour soi, mais au bout d’un moment, on a quand même envie qu’elle soit écoutée et d’avoir des retours, affirme t‑il. Pour cela, il faut trouver des moyens d’accrocher les gens. »
Et ce moyen, Floky va le trouver sur les réseaux sociaux. Un canal sur lequel il va poster son premier album Azur, en 2018. « C’était vraiment un projet « carte de visite » où j’avais envie de montrer ma palette de musicalité », explique-t-il. Quant à son image, le jeune artiste choisit de ne pas dévoiler son identité. Pour illustrer ses morceaux, il utilise alors des visuels ou des extraits de films, sur lesquels il retranscrit ses textes.
Un choix assumé et adapté, selon lui, aux plateformes en ligne : « Je suis un « internet artist ». Ne pas me montrer me donne un vrai côté mystérieux que j’apprécie, avoue-t-il. Grâce à cela, les gens qui m’écoutent peuvent s’identifier à leur manière à ma musique, et non pas à qui je suis. »
Et les réseaux sociaux le lui rendent bien. Puisque lors de la sortie du morceau « Orage d’été », en 2019, Spotify le repère et l’ajoute dans une playlist. « C’était un cap dans ma carrière. C’est une action qui m’a ouvert pas mal de portes. Instantanément, j’ai constaté que beaucoup plus de monde écoutait ma musique », confie-t-il. Lui, qui travaillait seul de A à Z pour composer l’intégralité de ses morceaux et en faire la promo, commence à s’entourer. Il contacte le journaliste rap Lansky qui l’aide en partageant sa musique sur ses réseaux sociaux. « Cette rencontre, a permis d’officialiser mon travail encore un peu plus », renchérit-il.
« Je mets en musique mes sentiments » — Orage d’été / Floky.
Si le jeune parisien aime entretenir cette facette impénétrable de sa personnalité, il n’hésite pas dans ses textes à dévoiler sa nature sensible et nostalgique notamment en abordant ses peines de cœur, un sujet de prédilection pour lui. « Quand j’écris, je me base sur les émotions que je ressens, dévoile-t-il. En ce moment, je parle de mélancolie et d’amour, car ce sont des thèmes qui m’inspirent et je pense que beaucoup de personnes peuvent s’y retrouver. »
Pour la suite de ses projets, Floky souhaite néanmoins se renouveler, fortement inspiré par la carrière du rappeur américain XXXTentacion : « Il réussit à changer complètement de style assez rapidement tout en étant aussi bien accueilli par la critique et par ses fans. C’est quelque chose que j’ai envie de faire dans le futur. » Mais pour le moment, le rappeur souhaite conserver la part de mélancolie qui l’habite.
« J’ai jamais voulu être rappeur » — Digital Money / Floky
« Je pense que c’est les gens, eux-mêmes, qui définissent si je suis un rappeur ou non. » À l’image de ses morceaux « hybrides », Floky tente d’apporter un changement et une ouverture au rap. Une réinvention musicale que l’on constate en écoutant ses derniers singles : « Honey », « Émotions », « Noir »… Dans le futur, il s’imagine faire des collaborations avec des artistes issus de genres éloignés du sien. Lorsqu’on lui demande son featuring de rêve, il répond sans hésitation « Minuit 13 », d’Hamza, Christine and the Queen et Oxmo Puccino. « Quand on est quelqu’un comme Hamza, ramener Christine and the Queen sur un morceau c’est osé. Mais c’est justement ce qui m’intéresse dans une collaboration. Que l’artiste apporte quelque chose de différent et qu’ensemble, on puisse se surpasser dans la musique. »
Aujourd’hui, Floky pense au futur. Il se rapproche du tout jeune label Archive Publishing pour être conseillé dans sa trajectoire musicale et renforcer sa signature artistique. Un soutien qui lui permet d’envisager la musique différemment, avec davantage de ressources : « Ça va me permettre de me déléguer de projets qu’avant je voulais faire tout seul. Je vais pouvoir me concentrer plus sur la musique et développer le côté visuel et imagerie en parallèle avec davantage de moyens. »