Ce jeudi 26 septembre, Alpha Wann publiait sur toutes les plate-formes son Pistolet Rose 2, accompagné du premier du nom, et du freestyle Playoffs. Pour l’occasion, ce nouveau titre paraissait sur la chaîne Colors. L’artiste revient un an après la parution de son prodigieux premier album Une Main Lave l’Autre et quelques featurings, notamment avec Nekfeu, sur Compter les Hommes.
Sur une prod de Jayjay aux inspirations orientales, agrémentée de grosses 808, le Don démontre à nouveau tout son talent d’écriture. Considéré par beaucoup comme le meilleur rappeur français de sa génération, Philly Flingue rappe ses thèmes de prédilections : la réussite et l’égo-trip, mais aussi des thématiques bien plus sociétales, comme le racisme ou les inégalités, et l’exploitation de l’Afrique. Depuis son premier album, Alpha Wann a largement gagné en « maturité ». Lorsque certains dénonçaient ses phases trop complexes, et sa technique parfois indigeste, il maîtrise maintenant parfaitement son art. Il n’hésite alors plus à rapper sa vie ou aborder des sujets plus lourds, plus actuels.
« Trop
de clichés mais y a des noirs qui bossent, y a des blancs qui
bicravent
Et moi, je
n’sais pas danser, fusillade musique, que des chants qui
mitraillent »
N’étant pas pour autant ce que l’on pourrait appeler un rappeur engagé, le Don manie désormais ses créations de la manière la plus équilibrée possible. Ce deuxième Pistolet Rose nous le confirme. Ses talents de kickeur sont ici parfaitement illustrés. Ses changements de flow et ses placements sont astucieux, comme à son habitude. Entre références actuelles (« REP Nipsey ») et punchlines méticuleuses (« Je regarde le taux de nullité, j’fais baisser la courbe, gang »), Alpha Wann a tout d’un excellent rappeur ; il se distingue dans tous les domaines. C’est bien simple : après des années d’entraînement (et le « fiasco des Rap Contenders »), Philly Phaal a atteint le sommet. Comme il le disait dans le freestyle Pistolet Rose (le premier) :
«Caméra d’luxe ou 5D, boom bap ou trap musique, Nous on s’en fout faut flinguer, comme le chasseur qui traque une cible ».
Ce nouveau freestyle est exceptionnel, dans la lignée du premier, et de son Une Main Lave l’Autre. L’ex de 1995 offre une nouvelle fois un rap de très haut niveau, en ce en maîtrisant tous les codes et techniques. Alpha Wann n’a plus d’ennemi, au sommet du rap français, et de son art. Sa virtuosité est évidente : il mérite de loin son titre de meilleur rappeur français, et n’a plus de preuves à faire.
« J’ai commencé avec le flow, j’finirai par écrire des livres »