[Les femmes savent rapper #2]: L’électrifiante Lago2feu

Aujour­d’hui, nous vous présen­tons une rappeuse qui n’a pas sa langue dans sa poche. Entre argent, sueur et musique, nous vous invi­tons dans l’u­nivers de Lago2feu. Accrochez vos ceintures !

Electro et Dancehall

Après avoir sor­ti un pre­mier EP Lago, la cuisse, le biff en 2014, dont l’u­nivers est com­plète­ment trap, Lago s’est plongée dans ce qu’elle préfère dans son sec­ond pro­jet Calo­ries : l’éléc­tro. Dans un inter­view pour le média sport et cul­ture La Sueur, la rappeuse explique que « la musique, c’est fait pour expéri­menter des trucs, la trap, c’est moins risquée, c’est moins funky ».

Alors que la trap est un style qui s’ap­pré­cie en soli­taire, l’élec­tro a pour but de faire danser les foules, comme l’ex­plique Lago. Sa musique se veut con­nivente avant tout. Il est alors dif­fi­cile de citer un titre de Calo­ries qui ne soit pas élec­tro. Dans des morceaux tels que « Nic­ki » (en hom­mage à la rappeuse améri­caine Nic­ki Minaj) ou encore « Baby­boy », la rappeuse mêle avec habil­ité l’élec­tro et le dance­hall dans des titres indé­ni­able­ment faits pour se déhanch­er en boîte de nuit.

L’argent 

Dans ses morceaux, les mots pour évo­quer l’ar­gent ne man­quent pas. Ce thème tient une place majeure dans l’œuvre de la rappeuse « qui ne fait pas de crédit », comme elle le dit dans son morceau « Basic ». La recherche du prof­it est l’une des moti­va­tions de la jeune parisi­enne, car c’est grâce à cela qu’elle peut clamer son indépendance.

« Je fais pas la vais­selle, je fais des pépettes »

Tou­jours dans l’in­ter­view pour La Sueur, elle se jus­ti­fie en dis­ant qu’il n’y a « rien de mieux que d’avoir son argent et faire ses pro­jets. […] L’oseille, c’est l’indépendance, c’est l’autonomie. Je ne veux dépen­dre de per­son­ne ! ». Le rap étant un milieu très mas­culin, les femmes doivent d’au­tant plus se bat­tre pour s’af­firmer et recevoir digne­ment leur dû. Son titre « M A G O T » est un véri­ta­ble hymne à son autonomie finan­cière et sa manière de faire des sous :

« L’air de rien, je cal­cule bien, j’ad­di­tionne les pla­vans, j’al­i­mente que ma que-ban ».

Une endurance à toute épreuve

 

Boxe, mus­cu­la­tion, nata­tion, course à pied, Lago2feu ne pra­tique pas que le rap. Endurante et soli­taire, le sport lui per­met de se dépass­er autrement qu’au stu­dio. Dans ses morceaux, elle fait de nom­breuses allu­sions au sport, une de ses plus grandes pas­sions, et au corps qu’elle se con­stru­it grâce à une pra­tique quasi-quotidienne.

« Ma grosse cuisse t’asphyxie »

« C’qui attire c’est ma sse-cui, mais c’qui m’paye c’est mon Q.I .» (tiré de « Zedo »)

Dans l’in­ter­view, Lago explique qu’elle s’est créée sa pro­pre rou­tine en mélangeant la course et la boxe. Petit à petit, elle a for­mé, avec d’autres femmes, un groupe d’en­traîne­ment appelé « Gang de Go ». Par la suite, elle a décroché un parte­nar­i­at avec Adi­das, mais aus­si Boost Odéon, pour lequel elle est la cap­i­taine d’une com­mu­nauté de run­ning. Cette pra­tique sportive gra­tu­ite per­met de tiss­er des liens soci­aux tout en alliant une pra­tique physique régulière sans prise de tête : « Pour moi le sport, tu ne te regardes pas, tu vis le truc, tu te dépass­es, tu manges, tu reviens ven­er par­fois », explique la rappeuse.

Titres cités dans l’article :

« Nic­ki » 

« Baby­boy » 

 

« Basic »

 

« M A G O T »

 

Auteur: Cécile Vienney

Rédactrice pour In Da Klub. Cécile, 20 ans, fan de rap depuis toute petite et particulièrement de rap français. Être rédactrice pour In Da Klub me permet de faire partager ce genre musical, qui est l'une de mes passions mais aussi de découvrir de nouveaux artistes et d'essayer de déconstruire ce mythe du rap comme musique attisant la haine.

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