A 21 ans, le rappeur strasbourgeois Larry explose avec la sortie de sa première mixtape Cité Blanche. Originaire du quartier de l’Elsau à Strasbourg, le jeune Alsacien n’est pas prêt de quitter l’endroit qui l’a vu grandir.
Une foule immense s’amasse devant le magasin Foot Korner à Mulhouse. Il devient quasiment impossible d’apercevoir cette petite teinture blonde qui vient d’arriver au magasin de streetwear de la cité du Bollwerk. Un mot, des milliers de cris. La foule scande son nom. L’enfant du pays est de retour. A une centaine de kilomètres de son lieu de naissance, Strasbourg, Larry profite d’une tournée promotionnelle pour asseoir sa popularité grandissante auprès de ses fans. Autre preuve de sa popularité, la vitesse à laquelle sont parties les places de son concert à La Laiterie, salle mythique de l’agglomération strasbourgeoise : à peine 48 heures.
Le garçon est prisé. A tel point qu’il a déjà signé chez Sony et fondé son propre label avec ses parents: Gothvm Records. Une manière de coller à son quartier qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. « Je veux tout construire à partir d’ici. L’objectif, c’est de faire réussir Strasbourg, s’il y a moyen… Strasbourg, on est là maintenant ! » confiait-il à Rue89 en juillet dernier. Lorsque que le jeune homme publie le clip « Sacoche » en juin 2019, il est loin de se douter que son premier succès va facilement atteindre la dizaine de millions de vues.
A la base de tout, un flow rythmé qui fait bouger les têtes. S’ajoute à cela un mélange de thématiques classiques du rap français actuel entre drogue, argent, femmes et quotidien au quartier. Pour finir, une prod’ savamment choisie qui magnifie des phases acérées. Telle est la recette d’un premier succès qui le propulsera sur les devants de la scène après ses tout premiers freestyles publiés sur Instagram. Quelques jours plus tard, il débarque sur la chaîne de Booska‑P et lâche un freestyle surprise qui le fera définitivement entrer dans la cour des grands.
Peau mate, cheveux peroxydés et énergie folle sur scène, Larry détonne par son punch et sa gestuelle toute particulière. Il n’hésite pas à organiser un concert sauvage devant le centre socio-culturel de son quartier où il réside toujours. Au cœur de sa Cité Blanche, la vie n’est pas toujours chose facile. Chômage chez les jeunes, toxicomanie et surtout trafic de cocaïne. Des problématiques notamment évoquées dans « Cocaïna » ou « Sacoche ».
« Enfant compliqué », Larry délaisse l’école peu à peu. Il est bercé par le foot et les sports de combat avant de lâcher ses premiers freestyles. « C’est comme sur un ring. Dans le freestyle, c’est ta respiration qui fait la performance. » détaille-t-il aux Dernières Nouvelles d’Alsace. Son père, fondateur d’un collectif de street-workout, gère ses intérêts et chapeaute son nouveau label avec sa mère. Un entourage sécuritaire qui lui a permis de garder les pieds sur terre et surtout, de ne pas négliger ses racines.
Grâce à son influence, Larry a déjà permis de mettre en lumière d’autres rappeurs strasbourgeois dans son Planète Rap. Une ambition qu’il a déjà annoncé vouloir poursuivre. Malgré tout, l’elsauvien a déjà réussi son pari avec sa première mixtape qui compte 19 titres. 7000 ventes en première semaine et un disque d’or pour le titre-phare du projet « Woin-Woin » en feat avec RK. Des débuts prometteurs pour le petit prince de l’Elsau qui ne cesse d’impressioner.
Pour aller plus loin, un article de Rue89 qui revient sur l’historique la cité de l’Elsau et un autre papier des Inrocks un peu plus biographique sur le prodige strasbourgeois !