Le 24 mars dernier, l’auto-proclamé Roi des punchlines sortait « Périmètre », son premier texte depuis l’album Tant qu’on est là, paru en 2017.
Et en 6 jours, c’est un décollage à presque un million de vues qui l’a fait atterrir dans les tendances YouTube. Vu de l’extérieur, pas de quoi s’extasier. Surtout quand Damso explose dans le même temps avec ses deux millions en 2 jours. Mais pour qui s’intéresse un tant soit peu au rap, il y a de quoi avoir le sourire : le rap, dans toute sa diversité, va bien. Parce qu’Hugo TSR, ça se savoure. Et le fait qu’il soit en tendance sans avoir rien sorti depuis deux ans est bon signe.
Car au-delà d’être un rappeur qui n’a jamais fait de grands scores (excepté « Là-Haut » et ses 24 millions de vues), Hugo possède l’art d’être connu sans la fame, une combine derrière laquelle court toujours Lefa. Rares sont en effet les amateurs de rap à ne pas avoir entendu parler de l’artiste du 18ème. Le succès d’estime est donc bien présent, contrairement à un succès commercial dont notre protagoniste n’a de toutes façons jamais voulu.
Et comme pour s’assurer qu’il restera cet « artiste galérien » à grande renommée, Hugo TSR veille à ne jamais changer sa recette. Même flow, mêmes instrus (souvent faites maison), mêmes thématiques et clips sensiblement dans la même veine, « Périmètre » trouverait sa place dans Tant qu’on est là autant que dans Fenêtre sur rue (2012). Et à une époque où les rappeurs rivalisent d’ingéniosité pour sortir du lot et innover, Hugo campe sur ses positions, ne faisant que ressortir davantage au sein d’une compétition d’extravagance à laquelle il refuse de participer.
« Rester un artiste galérien c’est tout un art dont les grands causent »
Dooz Kawa, « Chasseur de rimes »
Si cela peut paraître totalement paradoxal (et ça l’est), ça continue de fonctionner. La popularité laisse notre TSR tranquille et le laisse combler une fanbase solide qui ne demande qu’à être rassasiée, de temps à autres, par un album cuisiné à la sauce old school. Attention tout de même à la surconsommation. Car qui dit conformité dit parfois écœurement, et on aimerait autant s’en passer.