La 62e cérémonie des Grammy Awards a eu lieu il y a tout juste une semaine. In Da Klub est là pour vous faire un petit retour sur l’événement.
La soirée fut mouvementée à Los Angeles, entre ce massif événement pour les artistes invités et leurs fans, mais aussi suite à la triste nouvelle de la mort de Kobe Bryant le matin-même. La ville, et plus généralement, une bonne partie du globe furent choqués par cette annonce aussi douloureuse qu’inattendue. Sachant qu’un hommage pour le défunt Nipsey Hussle était aussi de mise, on a assisté à une nuit chargée en émotion.
Mais dans le chagrin, de bonnes nouvelles pour le monde du Rap sont apparues. Avec quelques accrocs quand même.
Nipsey pour l’éternité
Nous sommes un média Rap donc nous n’allons pas forcément discuter des catégories « Meilleure Révélation Country » ou même « Meilleur album de comédie. » (Gagné par Dave Chapelle cette année d’ailleurs. C’est gratuit.)
Les listes des vainqueurs se trouvent juste en dessous :
Parlons des catégories qui nous intéressent le plus ici, les prix rap :
Avec deux victoires pour Nipsey Hussle pour deux titres différents, on comprend directement que les Grammys ont réellement voulu consacrer une partie de leur soirée au défunt rappeur et activiste Nipsey, mort en mars 2019. L’hommage via les prix desservis et la version live de Higher avec Meek Mill, YG, John Legend et Kirk Franklin nous ont rappelés que Le Marathon Continuait, et que Lauren London est une femme incroyable.
Nous avons aussi eu le premier Grammy de 21 Savage et ironiquement de J. Cole avec « A Lot ». Ironie pour Cole, car l’artiste qui a toujours été le rappeur avec trois disques de platine pour un album sans featuring a gagné son premier Grammy grâce a un feat.
Une récompense au goût amer
Et pour finir, le prix de « Meilleur album Rap » à été attribué à Tyler The Creator pour Igor. Et c’est là où nous arrivons aux accrocs des Grammys. Tyler a pu jouer en live « Earfquake » (accompagné du grand Charlie Wilson et du magnifique trio Boyz II Men) ainsi que New Magic Wand. On pourrait donc assumer que la cérémonie à voulu montrer son respect envers l’oeuvre la plus acclamé de Gap Tooth T.
Mais Tyler n’est pas tout à fait du même avis.
Dans une interview donnée après l’événement, il avoue avoir des sentiments mitigés sur sa victoire :
« Je suis mitigé.
D’un côté, je suis très heureux d’être reconnu dans un monde comme les Grammys, mais en même temps, c’est triste que dès que nous — quand je dis nous, je parle des gens qui me ressemblent (ndlr : la communauté noire) — faisons quelque qui croise des genres musicaux ou juste qui créent quelque chose, on nous catégorise comme rap ou urbain. »
Vous pouvez retrouver ici une traduction entière de son interview, mais pour résumer, Tyler trouve qu’une nomination Rap pour son album qui mêle Soul, Pop, et Hip-Hop, est assez réducteur. Et ce sentiment est totalement compréhensible.
Selon le compte Twitter Hip Hop By Numbers, qui donne des statistiques chiffrés précises sur le Rap, Igor ne possède que 37 % de vocaux Rap contre 62 % de vocaux chantés, featurings compris !
Ce qui peut poser la question sur la sélection des grandes cérémonies de lauréats liés à l’art (Grammys, Oscars, Césars, Victoires de la musique etc.)
Et de plus en plus d’artistes viennent alimenter ce questionnement ; des artistes comme FKA twigs ou même plus récemment 070 Shake avec son album Modus Vivendi (je conseille, c’est très très fort).
Ces artistes interrogent sur les catégories qu’ils sont censés représenter.
Ils posent même au final une question plus importante : Ces cérémonies sont-elles encore si importantes pour le grand public, et même pour les artistes eux-mêmes ?
Je laisse ces questions en suspens et y reviendrai peut-être vers le 15 février 2020, au lendemain des Victoires de la musique.
À voir. Bonne année 2020 à tous, Love.