Depuis quelques années, un nouveau genre de musique électronique séduit la scène française. Un genre intitulé la Frapcore.
Kézako ?
La Frapcore est un genre qui mêle techno hardcore/gabber (« core ») et rap français (« frap »). Il s’agit essentiellement de remixs de gros bangers du rap français, mais aussi de morceaux moins connus. Parmi les classiques de la frapcore, on trouve notamment 3 Litres d’Evil Grimace qui reprend un sample du rappeur LIM.
Une recette à succès
Pour faire un son frapcore, c’est très simple. Du moins dans la forme. On commence avec comme base un a cappella d’un son rap. On y ajoute une topline qui reste en tête et des kicks qui donnent envie de taper du pied.
Nous pouvons utiliser l’exemple du duo lillois Shtelameï spécialistes de la frapcore.
Le résultat est simplement impressionnant. Au-delà de rendre des sons plus énervés, la frapcore permet une introduction plus facile au monde de la techno. Un amateur de rap va retrouver dans ces morceaux quelque chose qu’il connaît déjà. Le fait d’ajouter des paroles au-dessus des grosses basses entraîne plus facilement quelqu’un qui n’écoute pas de musique électronique. Les samples peuvent aller d’artistes comme Koba LaD au 113. Toutes les générations y sont.
C’est ainsi qu’en 2020, beaucoup de fêtards se sont ambiancés sur « Popop » de Gambi, remixé par Von Bikräv.
En parlant de Von Bikräv, passons au prochain point.
Le phénomène Casual Gabberz
Comment parler de frapcore sans évoquer Casual Gabberz. Pour comparer, les Casual Gabberz sont à la frapcore ce que Facebook est aux réseaux sociaux. Plus simplement, ce sont les darons de la frapcore.
Crédit Photo : Alexandre Schmitt
Malgré une origine difficilement traçable, les Casual Gabberz ont permis la popularisation du genre dans toute la France ainsi que dans les pays frontaliers comme les Pays-Bas ou la Belgique. Avec des DJ résidents devenus aujourd’hui des légendes en France comme Von Bikräv, Evil Grimace, Paul Seul ou encore Claude Murder, les Casual Gabberz sont devenus un gage de qualité.
Pour de nombreux organisateurs d’événements, le nom Casual Gabberz en tête d’affiche est synonyme de succès. Avec une communauté très forte et engagée, le collectif remplit les plus grandes Boiler Room, font des sold outs sur leur merch en moins de 30 minutes et sont même invités à de grands festivals.
https://www.facebook.com/watch/?v=547657886094811
Et ailleurs ?
Le style s’est beaucoup popularisé en France avec plusieurs collectifs ou grands artistes qui émergent. Sur la côte ouest, on peut noter La Menuiserie qui compte des artistes tels que M. Tounu ou encore Lori Booster. Sur cette côte, un nom qui ressort est celui de DR DRAKKEN qui a animé le confinement de tous en organisant des raves parties sur Twitch nommées SafeCloud Rave. Un héros des temps modernes.
Dans le sud, le collectif Southfrap Alliance fait rage avec quelques personnalités telles que DJ 13NRV, DJ Zvonimir ou encore Bogoss Lacoste.
Ces collectifs publient en général des compilations de morceaux où sont invités des artistes de toute la France.
Enfin, terminons par la scène lilloise. Nous avons évoqué plus tôt Shtelameï, un duo très présent sur Soundcloud, mais également IRL. En février, ils ont rempli la gare Saint Sauveur avec un premier événement sous le nom de Rave Club Rijsel. Cela donne une idée de l’étendue du phénomène. On peut aussi noter VCL ou Murdër qui attirent la foule vers eux dès qu’ils apparaissent en public.
Alors maintenant, allez chausser votre plus belle paire de TN95, enfilez un maillot du Galatasaray et tapez du pied !