Même si l’on commence à cerner le bonhomme, cet EP de quatre titres réserve son lot de surprises.
11 minutes et 11 secondes, voilà le temps nécessaire pour écouter Abonnez-vous, le dernier projet de Spider Zed. C’est un peu court, comme lui au pieux, mais il a promis sur les réseaux sociaux une sortie très prochainement. On peut donc considérer cet EP comme un apéritif, un avant-goût de ce qui nous attend avec (peut-être ?) un futur album.
En attendant ce dernier, Spider Machin nous offre quatre sons dépressifs à souhait. Le sombre bleu de la cover se répercute sur des lyrics parfois à deux doigts du propos suicidaire :
« Envie de me rapprocher du bord mais j’suis paresseux,
On pourrait croire que j’suis mort si j’clignais pas des yeux »
« Oh », Spider Zed
Quelques pas en plus vers une mélancolie que l’on apercevait déjà largement dans Bien ou quoi, son dernier album, mais un manque de détermination toujours aussi intense qui lui permets de ne pas se risquer à faire plus que penser au suicide.
Au-delà de ces quelques lignes qui font froid dans le dos, on retrouve des thèmes tout à fait habituels chez Spidy Gonzalez : la flemme, les meufs et la constante déception de son entourage, le tout accompagné d’un ennui lié à la fame :
« Mes idoles font caca à côté d’moi en festival
J’leur ai serré la main, j’ai rien senti de spécial »
« Abonnez-vous », Spider Zed
Une flemme et une lassitude poussées à l’extrême, et des paroles laissant presque penser à un destin tragique façon Michael Jackson ou Elvis Presley :
« Souvenirs de ma vie d’avant : y avait des bisous à la place des médicaments
Tous les jours j’sors comme si c’était hilarant, avant j’avais de l’espoir mais tu connais : les ligaments »
« Oh », Spider Zed
Des lyrics bien plus pesantes que ce qu’on pouvait entendre dans Figurine, comme si l’arrivée progressive du succès coïncidait avec une baisse d’énergie, de motivation et de volonté de vivre, qui n’étaient pourtant pas au max à l’époque de ce premier album.
Spider Zed nous offre en outre un manque de confiance affectif avec « Vanessa », qui n’a en commun avec le tube de Doc Gyneco que le nom.
«On se voit quand je suis bourré ou quand je suis trop content
Mais dans les moments nuls je sais que tu seras jamais là »
« Vanessa », Spider Zed
On pourrait donc être à deux doigts de penser que l’ami Spidy est en train de faire valser le tabouret, la corde au cou, mais que nenni : le type a encore des projets pour nous. Avec des posts sur Instagram et Twitter, il écrit ceci :
quand je vois vos retours sur l’EP
la suite arrive + vite que vous n’oserez jamais l’imaginer dans vos rêves les plus fous pic.twitter.com/0aX67Xvl21
— Spider ZED (@SpiderZED) July 1, 2020
De là à imaginer un album dont cet EP n’était que la promo, il n’y a qu’un pas. Ou peut-être un autre format de 4–5 titres plus clair, plus dynamique ? A voir. Une chose est sûre, Spider Zed va nous surprendre dans les semaines (jours?) à venir, et c’est une excellente raison pour vous abonner.