Une « Survie » pas garantie pour Zola

Après une absence peu remar­quée dans le rap game, Zola est revenu sous les pro­jecteurs ce 20 novem­bre avec son dernier album inti­t­ulé : « Survie ».

1 an, 6 mois, 15 jours et 2 sin­gles, voilà ce qui sépare Cica­tri­ces  du dernier album du jeune rappeur d’Évry. Mais que peut-on tir­er de cette absence rel­a­tive­ment con­sid­érable ? Mal­gré des écoutes for­cées et avec de la bonne foi en tête, le ver­dict reste sim­ple : Zola n’a pas évolué depuis la sor­tie de son pre­mier album.

Un rappeur qui stagne ?

La même façon de kick­er, le même per­son­nage, les mêmes sujets, avec cette sor­tie vous dis­posez en quelques sortes de Cica­tri­ces par­tie 2. Son flow très scindé qui lui était unique à ses débuts a été repris en masse par d’autres artistes, pri­vant donc Zola de son indi­vid­u­al­ité musi­cale. La prise de risques manque à l’ap­pel, les instru­men­tales se ressem­blent d’un son à l’autre, notam­ment au début de l’al­bum. Une amorce ratée qui pour­rait décourager beau­coup d’au­di­teurs de pour­suiv­re leur écoute.

Pochette de la ver­sion Deluxe de « Survie »

Con­cer­nant le per­son­nage et les sujets, il en va de même. On a pu voir Zola pen­dant un an et demi se pavan­er sur les méan­dres d’In­sta­gram arbo­rant fière­ment l’ac­qui­si­tion de ses nou­velles Rolex ou encore cham­pagne à la main ; mais jamais en stu­dio. La vie d’artiste se serait-elle emparée de lui ? D’au­tant que ce manque d’as­siduité se ressent sur ses textes qui une fois de plus par­lent de bicrave, de motos et de filles.

 » Dans la cave j’su­is gan­té, je découpe la beuh aux ciseaux, je l’emballe et je change de veste  » — Papillon

« Faut qu’j’la doigte, pas dans l’ul‑c, faut qu’­tu m’suces, et qu’­tu m’truques Z.O.L.A » — Pistou

Ce manque réel de recherche lyrique laisse au débat la réelle capac­ité d’écri­t­ure de l’artiste.

Voyage Voyage

L’un des points  forts de son pre­mier album, c’é­tait sa capac­ité à faire voy­ager l’au­di­teur. Avec des sons comme « Kin­shasa » ou encore « Cal­i­for­nia Girl », on avait des sonorités, des images qui per­me­t­taient de se trans­porter autre part. Entre l’Afrique ou la côte ouest des États-Unis, l’au­di­teur voy­ageait. Mais ce n’est pas le cas de Survie. L’al­bum reste très trap, notam­ment dans les instrus de Kore qui rap­pel­lent plus les bâti­ments du Parc aux Bich­es que Venice Beach. On assis­terait donc à une régres­sion musi­cale de la part d’un artiste qui été très promet­teur à ses débuts.

Une lueur d’espoir ?

Mal­gré tout cela, les chiffres sont fous. 117 000 ventes en trois jours, ce qui dépasse les 115 000 en une semaine de son précé­dent album, avec cer­tains sin­gles comme « Wow » déjà sin­gle d’or. Ceci dit, l’une des grandes moti­va­tions pour l’achat en masse de cet album a été la pro­mo. Un sys­tème de « tick­et d’or » à la façon de Char­lie et La Choco­la­terie a été organ­isé. Trois albums physiques sont dotés d’un bon pour gag­n­er une Rolex, du moins c’est ce que nous promet le rappeur. Cette idée de peut-être pou­voir trou­ver une mon­tre à 1 000€ dans un CD de rap a mobil­isé en masse des acheteurs qui n’é­taient pas for­cé­ment intéressés par la musique. Sacré coup de comm ». Tou­jours est-il qu’une fois cette hype passée, rien n’as­sure que l’al­bum atteigne le disque de pla­tine comme l’a fait le précédent.

Ceci étant établi, Zola n’est pas encore mort et une par­tie du fan en moi espère un jour, pou­voir voir une évo­lu­tion dans la musique que pro­pose le rappeur, mais pour le moment on doit se con­tenter de Survie.

 

Mal­gré un suc­cès vis­i­ble au niveau des ventes, il sem­ble impor­tant de rap­pel­er qu’elles ne dictent pas la qual­ité d’un album. Lorsqu’on com­pare cette sor­tie à d’autres cette année, il y a un con­traste ful­gu­rant, et per­son­nelle­ment je classerai Zola vers le bas de la liste.

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