Split : à la découverte des 23 personnalités de Josman

Tant atten­du, le voici ! Ce ven­dre­di 6 mars 2020, JO$ nous dévoilait son tout dernier opus : Split. Un album con­sis­tant, dans lequel Jos­man abor­de ses thèmes de prédilec­tions. Des morceaux plutôt récur­rents, égayés mal­gré tout par quelques col­lab­o­ra­tions, notam­ment avec Leto, Hamza ou encore Seth Gueko.

Un teasing minutieux

Fort d’une grosse côte de pop­u­lar­ité sur les réseaux soci­aux, depuis le mois de décem­bre Jos­man nous met l’eau à la bouche. Lorsque la cov­er et le titre de l’al­bum nous sont dévoilé, la couleur du pro­jet devient tout de suite translu­cide : Split et ses 23 titres, comme le nom­bre de per­son­nal­ités du per­son­nage prin­ci­pal du film de M. Night Shya­malan, sor­ti en 2016. JO$ nous invite donc à une sorte de balade dans son esprit, tirail­lé par dif­férentes per­son­nal­ités, qu’il essaye alors de nous présen­ter. C’est d’ailleurs ain­si qu’il annon­cera la sor­tie de son album sur les réseaux sociaux.

4 sons sor­tent égale­ment en exclu­siv­ité avant le reste de l’al­bum : « J’al­lume », « Fac­tice », « Bam­bi » et « Feu.Bi ». 4 morceaux qui ont cha­cun leur pro­pre thème et ambiance, sans qu’il y est vrai­ment de lien entre eux. Un choix donc assez per­ti­nent et surtout cohérent, quant au fait de dévoil­er ses dif­férentes per­son­nal­ités à tra­vers l’album.

Seul le titre « Bam­bi » sera clip­pé et attein­dra qua­si­ment les 1,5 mil­lions de vues sur Youtube, un des hit le mieux reçu par le grand publique.

A l’im­age de « Bam­bi », JO$ est livré à lui même. Pour lui, la vie c’est l’ap­pren­tis­sage, c’est trébuch­er, pass­er au dessus des obsta­cles, bref, la vie c’est pas un film.

« On m’a éduqué comme un gen­til, mais c’est juste que j’su­is qu’un homme, putain d’merde, j’su­is pas par­fait, j’su­is pas gand­hi. » — « Bambi »

A tra­vers cette ligne on com­prend que le rappeur doit faire face à la fatal­ité d’être un Homme avec un grand H et à ses respon­s­abil­ités. La com­para­i­son avec une fig­ure très pop­u­laire de la paix telle que Gand­hi nous fait com­pren­dre qu’on attend de lui un com­porte­ment irréprochable, or être un homme qui évolue dans son milieu n’est pas si simple.

Appren­dre de ses erreurs, bien s’en­tour­er et savoir quel chemin suiv­re pour men­er une vie authen­tique, tels sont les mots d’or­dre dans la suite du morceau. Mal­gré toutes ces péripéties qui font de la vie ce qu’elle est, Jos­man survit, un peu comme Bam­bi. Mais jamais il ne per­dra de vu ses domaines de prédilec­tion que sont l’ar­gent et la drogue douce :

« Les moeurs n’ont plus d’odeur mais ma putain d’beuh et mon biff empes­tent, J’veux tout graille tant qu’il en reste. »

Un album consistant

23 titres, 1 heure et 11 min­utes d’é­coute et 5 feats. Un album plutôt chargé pour un artiste comme Jos­man, qui a pour habi­tude de nous pro­pos­er des pro­jets moins con­den­sés. Le tout signé Eazy Dew bien évide­ment. La track­list ci dessous :

 

Jos­man nous ouvre les portes de son esprit et se con­fie sur une grande par­tie de ses sen­ti­ments tout au long de l’é­coute. L’in­tro nous met tout de suite dans un mood puis­sant, énervé, accen­tué par une prod au tem­po assez rapi­de. Puis, dès le deux­ième son, change­ment rad­i­cal d’am­biance, beau­coup plus triste, afin de nous inviter à faire un tour dans sa « Petite bulle », pour s’al­lumer un joint d’herbe et plan­er. On enchaine ensuite avec un morceau qui par­le de notre monde super­fi­ciel, qui rend toute vérité « Fac­tice ». Puis, lorsque le JO$ est « Seul », les pen­sées som­bres et les idées noires pren­nent le dessus, sa plume n’est plus que le reflet des démons qui le ron­gent. De « Mau­vaise Humeur », Jos­man invite alors Leto. Prod ryth­mée, lyrics striés, refrain sim­ple et effi­cace, tout comme ce pre­mier feat de l’al­bum en fin de compte. Après « Bam­bi » qu’on a déjà évo­qué plus haut, JO$ nous par­le d’ar­gent, de « Feu.bi » comme il dit si bien.

On reste par la suite dans le même mood, où cette fois-ci Seth Gueko est l’in­vité sur « Argent, Drogue & Sexe », puis Zed sur « Bruce Wayne ». Egotrip et lyrics plus ou moins trash sont de mise pour ces 2 feats :

« J’ai que ma bite mon couteau, c’est moi qui met l’tablier

Une fois retourné, j’peux pas stop­per le sablier. »

Il abor­de ensuite ses rela­tions avec les femmes, un sujet et un « Lifestyle » tou­jours par­ti­c­uli­er avec Jos­man. Il est partagé entre des rela­tions presque dénuées de sen­ti­ments (c’est ce qu’il­lus­tre « Fleur d’Amour » par exem­ple) ou à con­trario, il chante ses peines de coeurs, lorsque sa « Baby­girl » lui manque

« Baby­girl en vrai toi t’as rien à te reprocher

Je rêve qu’on puisse se rap­procher mais tu préfères raccrocher. »

Après avoir par­lé des femmes ou encore de la néces­sité de tra­vailler, d’aller au « Bon.Char », il enchaîne avec « B!tch » en fea­tur­ing avec Hamza. Argent, drogue et sexe sont à nou­veau de mise, sur une prod à l’im­age d’Hamza qui ne le met pas du tout en dif­fi­culté et sur laque­lle Jos­man sait très bien s’adapter. 

Puis on avance lente­ment vers la fin du pro­jet, en fumant « l’Il­lé­gale » pour rester calme. Sur « Je Sais », il pro­pose quelque chose de nou­veau, un morceau assez dif­férent du reste, avec un beat aux sonorités plutôt afro. Rien à voir avec le reste de l’al­bum, mais après tout c’est le but de ce dernier ! album.  A « Notre Âge » illus­tre encore un mood dif­férent, plus aérien, plus planant. Le dernier son de son album s’in­ti­t­ule « STOP! », mar­quant une fin nette à ce pan­el de per­son­nal­ités. L’al­bum se clo­ture alors par un bel air de piano qui nous donne une ambiance assez calme.

Ain­si Jos­man nous présente une fois de plus un pro­jet à la hau­teur des attentes : com­plet, cohérent, la tech­nique et le flow tou­jours au rdv. Il est mal­gré tout dif­fi­cile de percevoir les 23 per­son­nal­ités dis­tinctes du JO$ dans cet album, ce sont tou­jours les mêmes thèmes qui sont abor­dés. Jos­man reste Jos­man : par­ler tou­jours des même choses mais à chaque fois d’une manière dif­férente, là est tout le génie.

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