Ce vendredi 6 septembre, en même temps que les sorties (très) remarquées des albums d’Oxmo Puccino ou Nemir (entre autres), sortait Non Stop, le nouveau single de Sneazzy.
Ce n’est pas une surprise pour ceux qui le suivent : l’ex-membre d’1995 (RIP) prépare depuis un moment son deuxième album. Après une longue période de rodage qui a donné vie à la trilogie d’EPs gratuits DBSS (Dieu Bénisse Super Sound), on semble enfin toucher du doigt le nouvel opus du rappeur parisien. Non Stop, qui fait suite aux singles J’encaisse et Schéma, reste plus ou moins dans l’esprit de ce qu’il a toujours fait : des morceaux sans queue ni tête, écrits en zig-zag, remplis de punchlines et d’ego-trip.
“J’écris en zig-zag, y’a même pas de vrai sens, la grosse moula du mois d’janvier à décembre”
En effet, ce qui semble être le troisième extrait de l’album reste (lyricalement) dans le style DBSS, mais déteint des deux premiers extraits qui se voulaient plus “sérieux”. Le rappeur y parlait de façon bien plus personnelle, et y abordait plus son univers (entourage, milieu social, témoignages..), et c’est ça qui va nous intéresser.
Comme beaucoup d’artistes, Sneazzy semble mettre une grande barrière entre “Eps/Mixtapes/Compils” et “Album solo”. Là où les DBSS semblaient parfois être du “tâtage de terrain artistique”, son album serait plus un condensé de ce qu’il fait de mieux, plus personnel : l’oeuvre (musicale) majeure qu’on retiendra de lui. Et dans ce sens, ce single peut venir donner plus d’impact au reste, du fait qu’on alterne entre morceaux très personnels et morceaux plus égo-trips, créant un large panorama de “ce qu’est” Sneazzy artistiquement. Dans le même esprit, on pouvait passer de Dieu merci (morceau détaillant pourquoi et à quel point il déteste son père) à On s’en tape, issu de son premier album Super, sorti le 11 mai 2015 (qui n’a clairement pas eu le succès commercial et critique escompté. Ce qui explique peut-être l’intervalle de temps important entre les deux opus).
De plus, on note dans cet extrait que les phases égo-trips sont tout de même parsemées de lines très personnelles qui vont quasiment à l’encontre du personnage qui peut parfois paraître très arrogant.
“J’veux le gâteau entier, j’suis pas v’nu pour l’grapiller, mon psy me dit souvent que ça va pas bien”
“La douleur du cœur est à retardement, c’est un peu comme quand le couteau rentre”
Pour ce qui est de la musicalité, la prod concoctée par Remed et L$30 est la plus dansante des trois extraits, avec un rythme endiablé qui lui fait “casser la démarche” dès la première ligne du son, mais qui n’est pas forcément la plus éclaircie/la plus joyeuse :
“Le piano est simple, la mélodie est stressante”
On peut donc se réjouir d’avoir eu droit à trois extraits variés, textuellement comme musicalement. La promo devrait vite devenir de plus en plus explicite à propos de ce nouvel album qui bénéficiera peut-être d’un coup de boost provoqué par la sortie du film La Source (sorti le 24 juillet, réalisé par Rodolphe Lauga), dans lequel il a tenu le premier rôle. Pas de date ni de nom communiqués pour l’instant, mais on peut très sûrement s’attendre au projet le plus abouti de la carrière de l’artiste estampillé Paris Sud. Du moins, c’est bien parti pour.
Le son a depuis été clippé, n’hésitez pas :